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M. Bertoni est le fils du taillandier de la Société des Carrières de l’Ouest, Giovanni Bertoni, travaillant à la Fosse Eyrand, en face de l’îlot Saint Michel, sur le Cap d’Erquy des années 1930 à 1960. Le taillandier était un forgeron spécialisé dans la fabrication des outils taillants tels que les ciseaux, cisailles ou masses, fournis aux carriers. Formé très jeune par son père sur les carrières, il garde de nombreux souvenirs de ses premières années en tant que forgeron…

Giovanni Bertoni est arrivé en France dans les années 1920 et a commencé sa carrière de taillandier dans les Vosges à Gérardmer à douze ans. A seize ans, il a travaillé en Normandie, dans les carrières qui fournissaient des blocs de calcaire pour le chantier de la basilique de Lisieux. Arrivé à vingt ans sur l’exploitation de la Fosse Eyrand, il devient forgeron pour le compte de la Société des Carrières de l’Ouest.

Le travail consistait à forger et réparer les outils abîmés dans la journée par les carriers lors de la taille.
Il y avait en tout quatre à cinq forgerons sur le site qui travaillaient dans des stalles individuelles, alignées les unes à côté des autres dans un grand bâtiment. Il n’y avait pas d’apprenti aux carrières pour les taillandiers : Quand ils avaient besoin d’une aide, ils réquisitionnaient des débiteurs de pavés, notamment pour la découpe de l’acier.

La vie quotidienne, une coexistence entre les nationalités…

Les Bertoni vivaient sur le site, dans un logement mis à leur disposition. Les ouvriers étaient de différentes origines : Italiens, Portugais et Espagnols avaient émigré pour renforcer les équipes de carriers d’origine française. Ces hommes vivaient ensemble dans des maisons ouvrières (semblables aux corons des mines du nord) juste à côté du site d’extraction. Les français étaient quant à eux logés dans un hameau plus éloigné. M. Bertoni tient à souligner qu’une bonne entente a toujours régné entre les communautés, qui se retrouvaient lors des évènements sportifs et des fêtes organisés le dimanche.

Une vie en communauté

Les ouvriers carriers étaient toujours ensemble : leurs dimanches étaient occupés par des activités communes. Une équipe de football avait vu le jour à la carrière et la course cycliste Le Grand Prix des Carriers était organisée régulièrement. Cette course avait été importée dans l’entreprise par les immigrés italiens, qui y participaient très largement. On se retrouvait au bistrot pour boire un verre de cidre ou lors des bals populaires animés par les accordéonistes.
La communauté trouvait à sa disposition une épicerie coopérative, la Coopet’ qui avait l’avantage de faire crédit à ceux qui attendaient impatiemment l’arrivée de leur salaire. Les enfants même étaient élevés ensembles, à l’école de la carrière.


rencontre_avec_m._bertoni_ferronnier_d_art.1245791621.txt.gz · Dernière modification: 2009/06/23 21:13 par oge